Thursday, July 20, 2006

Là bas, y a pas la mer…

J’ai vogué quelques nuits cet hiver sur l’Altaïr, invité que j’étais par Henry de Monfreid. Compagnon providentiel, il saisit ma main, au détour du rayon d’un libraire pour s’asseoir avec moi, du coté de Obock, et m’enseigner les vertus d’un voyage.
Ces quelques mois depuis mon retour de Mauritanie n’ont finalement pas pris la morphologie d’une parenthèse sabbatique, mais qu’importe, au regard des bonheurs moissonnés et des erreurs commises. Si je n’ai pu avec tous ceux que j’aime, faire couler le temps aux terrasses des brasseries parisiennes ou d’ailleurs, j’espère que le destin saura animer votre pardon afin que le sort nous rassemble à nouveau. Et merci infiniment à tous ceux dont j’ai croisé la route et qui m’autorisent à partir avec le sentiment si fort et si réconfortant qu’ils seront aussi là, à la prochaine escale.
A quoi bon un bilan qui se limiterait à la seule énumération des escales d’un voyage. La corne de l’Afrique m’a nourrit de nouveaux horizons, infiniment beaux, l’Irlande m’a chaleureusement rouvert ses bras le temps d’un enseignement, et la Suisse désormais m’accueille pour faire vivre l’héritage de Dunant.
Mais qu’ont en commun, ceux qui franchissent les déserts, gravissent les montagnes, sillonnent les océans ou le simple voyageur?
Le port d’attache, le dôme sous les étoiles, le camp de base; il apaise les angoisses, apporte à la vie les substrats essentiels, procure tous les bienfaits d’une source d’eau pure, permet à l’être d’arpenter sans danger la palette des sensations retrouvées, de se fondre, l’espace d’un temps, parmi ceux qui animent, tels des virtuoses, un monde normal, le mien, Paris.
Et c’est en conscience de ce monde et de ce qu’il a de merveilleux, du plaisir que j’ai de vous y croiser, que je repars désormais vers d’autres cimes, plus orientales cette fois. Je vais en effet installer, pour un an, le camp numéro 1 de cette nouvelle aventure à Kaboul, capitale de l’Afghanistan.

Seulement les règles ont quelques peu changées puisque, cette fois, la caravane que je rejoins est celle du Comité Internationale de la Croix Rouge. « Quelle différence ? » allez-vous me dire ! Et bien pour ne pas surcharger le fardeau de ces mots je vous invite à aller voir vous-même l’espace de quelques clics :
www.icrc.org

J’aurai accès au mail mais il nous est demandé pour quelques raisons évidentes liées à la neutralité et à l’impartialité de l’institution, et à fortiori de ses collaborateurs, de ne pas diffuser de message, de blog, de photo qui pourrait compromettre – même sans volonté – les missions humanitaires que nous menons. Par conséquent, www.vinceball.blogspot.com ne sera alimenté que de textes plus éparses désormais, saupoudré d’anecdotes d’un ailleurs et d’un autre temps. Il reste cependant ouvert à ceux qui souhaiteraient contribuer à le faire vivre et l’animer de leurs créations à travers le forum du Balloon !

Comme un skipper qui part un peu la peur dans l’âme, j’ai quelques angoisses, naturelles, calmées cependant par la certitude que je suis heureux d’aller là bas, de vivre, même si là bas il n’y a pas la mer…

A très bientôt
Amitiés

Vincent
vinceball@gmail.com
Hotmail et Yahoo Messenger Id : vinceball

skype: vinceball0202

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