Tels des aveugles nous avançons, mais sûrs de nous, fiers, cruels, consommateurs, assoiffés de profit. Modernes?
Que restera-t-il à nos enfants de cette oasis si humaine?
Seront-ils seulement là pour contempler nos méfaits ?
Verront-ils, comme nous, les fleurs, le désert, le ciel aux mille étoiles..."
Théodore Monod
"Devenir ami avec les dieux en vaut la peine, cela leur fait plaisir et ils nous emmènent alors de temps en temps dans la troisième dimension où les choses s'éclairent et se transforment en évidences limpides et efficaces, je sais de quoi je parle, je les ai souvent fréquentés ...ici et là-bas."
Bernard Moitessier
"Les mots sont impuissants à décrire certaines émotions. Les plus vrais, les mieux choisis, trahissent le plus souvent la vie. D'abord parce qu'en eux-mêmes, placés dans une phrase, ils ne font que traduire une forme particulière de l'expression, modelant à tout jamais un seul état d'esprit. Car les états d'esprit, comme les actes, varient selon l'angle sous lequel on les examine. Je me refuse à emprisonner nos actes dans le moule rigide des phrases : je veux que vivent toujours en moi telle journée magnifiée par l'éclat de ma jeunesse, telle autre fertilisée par le grain d'où germerait mon avenir, telle autre encore, bouillonnante du défi que je lançais à une Europe exténuée, et qui toutes démontrent qu'au fil des ans ma volonté d'être ce que je sois n'a fait que s'affermir."
Ella Maillart
"Vis comme tu penses si tu ne veux pas finir par penser comme tu vis"
Paul Emile Victor
"C'est la contemplation silencieuse des atlas, à plat-ventre sur le tapis, qui donne ainsi l'envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu'on y croire, aux idées qui vous y attendent..."
"Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait. "
"La dialectique de la vie nomade est faite de deux temps: s'attacher et s'arracher. On n'arrête pas de vivre ce couple de mots tout au long de la route. On a peine à quitter les amis que l'on s'est faits, mais en même temps on se réjouit de la chance qu'on a de pouvoir se promener sur cette planète. On se dit, si cette amitié doit durer, elle durera Inch'Allah. Dans la plupart des cas, elle ne dure pas.
Mais j'ai été très aidé en voyage. Il faut dire que c'est tout à fait comme dans la Grèce homérique, lorsqu' on est sur ces très mauvaises routes. On prend son temps, on fait des rencontres, on se dit : tiens, il y a un remarquable joueur de cithare ou un cornemuseur renommé dans la province. S'il n'est pas là, on s'installe une semaine, on l'attend. Quand on l'a écouté, on a eu à peu près ce que la région pouvait vous donner de meilleur et quand on va plus loin, on a des choses à raconter, des musiques à faire entendre. Donc, le voyageur a lui aussi une fonction nourricière. Nous, on nous tuait de questions et moi aussi, quand j'ai voyagé seul. On n'arrive pas les mains vides, on apporte son écot."
"Ce jour-là, j'ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie s'en trouverait changée. Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'être qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr"
Nicolas Bouvier
"Amer savoir, celui qu'on tire du voyage"!
Baudelaire
Bravo aux premiers gagnants du jeu: Erwan, Tèje, Claire, Martine, Caroline, Luc, Hélène et Isabelle
Et vous ?
Amitiés
Vincent
1 comment:
j'aime bien l'insuffisance de l'être dont parle bouvier! c'est bien la raison pour laquelle on part (quoiqu'il n'y ait pas plus de raison de rester!!)(et pourquoi devrait-il y en avoir une??) et bien plus que cela, c'est l'insuffisance de vie qui nous fait quitter nos racines pour en trouver d'autres ports d'attache. dans le quotidien s'efface les decouvertes, chaque minute devient d'une banalité insupportable, la vie se meurt et les utopies s'échappent;c'est dans "l'étrange", dans l'inconnu, dans le regard de l'autre que l'on se redécouvre et que l'humanité s'établit...p'tain, faut que je parte en voyage moi!! et vous aussi!
belles bises à toi vince et merci de ces lectures
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