Vous allez vous dire, sans doute, que je commence à prendre cet espace de parole et votre temps de lecture pour une psychothérapie autodirigée. C’est sûrement vrai, en partie au moins. Mais une fois n’est pas coutume. Dans cette ville et dans ce pays ou l’on nourrit contraint et forcé sa vie intérieure faute de pouvoir structurer une vie sociale au moins normale à défaut d’être satisfaisante, il me va assez bien de laisser aller parfois l’écrit au gré de mes frustrations et de mes plaisirs afin de trouver ici un espace finalement de conversation par l’espoir de vos réponses, toujours si plaisantes. Serait-ce aussi une conversation avec moi même ?
Ici se cristallisent plus qu’ailleurs peut être les manques. Mais l’effort à passer au delà n’est pas vain pour un peu que j’y mette les moyens. Xuan, Manu, Xavier, Sandrine, Patrice, Tania m’ont contraint, dans mes retranchements, à me reposer la question du pourquoi. Pourquoi être loin, pourquoi continuer, pourquoi cette attrait pour cette intermittence de vie, pourquoi ces écrits et pour qui, pour vivre quoi, pour quelle liberté, pour quoi faire… ?
Je ne sais pas, je ne sais plus si ces questions appellent à cet instant forcément une réponse. Non, je ne m’enfonce pas dans la solitude et finalement bien au contraire… ! Mais n’y a t’il pas besoin de nourrir cette infinie et si belle solitude qu’est l’espace ultime du moi, recouverte souvent d’une pudeur légitime et parfois à tord de culpabilité. Le sceau inviolable d’un jardin des secrets. Aux frontières ou seul notre image consciente nous regarde, accompagnée des esprits, des choses, des éléments du passé auxquels nous voulons bien accorder une place dans cette discussion avec soi.
Alors qu’est franchie une nouvelle année, je découvre que finalement ce coté du prisme de l’individu est d’une richesse sans fin pourvu qu’il soit nourri. Bien sur, il l’est par essence, aussi et toujours, dans le partage social, dans l’amitié, dans sa famille, dans l’amour, dans la lutte contre soi aussi. Est ce suffisant ? Peut être mais peut être pas. Ou se trouve in fine le siège d’une dynamique de projet, le conscient d’une action, la satisfaction ultime de n’être jamais seul, l’émotion suscité par un livre ou par un film, par un visage souriant ou bien triste ? Dans la conscience joyeuse d’exister plus que dans l’existence elle même. Conscience, qui comme je la lisais chez Osman Dan Fodio, est une plaie ouverte, seule la vérité peut la guérir.
Le temps passe vite, si vite écrasé par le travail. La saison des vents de sable a débuté. Le ciel et la terre sont en fusion monocolore. Nouakchott se réveille parfois sous une couche d’une neige qui ne fondra pas. Les pécheurs restent à terre. Le soleil se voile et invite pour une fois à le regarder sans peur, la lune a emprunté sa couleur à la palette d’un peintre talentueux.
Fin du Quatrième mois en Mauritanie.
Je ne puis résister ce mois-ci à vous orienter sur le projet de Philippe, aux tours du monde, autour du monde à qui je pense souvent et qui fut aussi à la source… www.renault.com (rubrique un tour du monde en Renault Scénic)
Je pense à vous
Je vous embrasse
Vincent
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