Je gare la voiture le long du souk N° 8 pour aller acheter quelques fournitures de bureau chez un commerçant libanais. A Nouakchott, les trottoirs sont faits de sable. Comme si le désert avançait, et d’ailleurs il avance. Seul les chemins de bitumes où circulent de gros 4x4 peuvent contrer ce linceul qui délicatement se dépose sur la nature humaine. Des maures – ethnie arabe du pays – se ruent à ma fenêtre pour me faire le change au noir ; des hommes aux tuniques bleues qu’ils remontent inlassablement sur leurs épaules comme les femmes repositionnent leurs voiles de couleurs sur les cheveux. C’est tellement différent un voile quand il est de couleur…
Cette ville à des allures de far west encore épargnée de la folie des grandeurs. Pas d’immeuble, pas d’enseigne sauf quelques néons jaunis par le soleil, le sable ou l’age peut être. Des coiffeurs barbiers, des boucheries halal où pendent à l’extérieur des carcasses de moutons, quelques cybercafés, des épiceries des vraies, des vendeurs de tout et de rien, une petite fourmilière mi arabe, mi noire africaine chantée cinq fois par jours du haut des minarets. De vieilles Renault 12 sans frein aux voitures de luxe des quelques familles riches du pays passent en trombe sans même effrayer les ânes conduits eux à coups de trique. Cette ville ressemble au chaos, je ne puis dire encore si il est organisé ou non. Ce qui est sure, c’est qu’on sent déjà les torpeurs accablantes qui écrasent plusieurs mois par an les mauritaniens et les autres, et ici aussi c’est l’hivers...
Nouakchott est à quelques encablures de l’océan atlantique. Quelques kilomètres que l’on parcoure entre décharges à ordures sauvages, nouveau quartier sociaux aux constructions grises, terrains vagues et no man’s land. Au bout de la route, il y a la plage. Spectacle africain par nature que celui des pêcheurs remontant les bateaux en fin d’après midi et les vidant de leurs prises impressionnantes. Des poissons de 30, 40 kilos voire parfois plus. Des dorades coryphènes, des thons blancs, des diops, des sardines, par milliers, par centaines de kilos. Quelques touristes immortalisent ces couleurs. Quelques toubabs locaux bronzent un peu plus loin sur la plage du même nom ou bien devant le seul hôtel distant de quelques dunes. Je passe ici en fin d’après midi, après le travail, souvent.
De la plage on aperçoit au loin en regardant vers l’est, les courbes des premières dunes de sable rouge. Pas les dunes immaculées que l’on peut trouver un peu plus au nord. Celles-ci sont recouvertes de buissons épars, d’une végétation anguleuse et piquante. Elles affichent déjà à elles seules, toute la puissance de ces paysages, l’union entre la beauté et la mort. Je me suis enfoncé ces derniers jours de plusieurs centaines de kilomètres sur la route dite de l’espoir qui relie Nouakchott à Bamako au Mali. Un lacet de bitume jonché de cadavres, animaux victimes de camions pressés mais aussi des sécheresses des derniers mois. J’y suis parti plus proche du petit prince et des réalités mécaniques des spectacles automobiles qui nous offrent par procuration des images lavées de la réalité. J’en reviens avec un étrange sentiment (et quelques désagréments aussi !) que Saint Exupéry n’est qu’une fable et le nomadisme une nature mais que seule l’union de cette pureté irréelle du conte et de cette réalité impure du désert est la vraie porte qu’il faut trouver pour y être...
Avec toutes mes pensées
Vince
Nouakchott est à quelques encablures de l’océan atlantique. Quelques kilomètres que l’on parcoure entre décharges à ordures sauvages, nouveau quartier sociaux aux constructions grises, terrains vagues et no man’s land. Au bout de la route, il y a la plage. Spectacle africain par nature que celui des pêcheurs remontant les bateaux en fin d’après midi et les vidant de leurs prises impressionnantes. Des poissons de 30, 40 kilos voire parfois plus. Des dorades coryphènes, des thons blancs, des diops, des sardines, par milliers, par centaines de kilos. Quelques touristes immortalisent ces couleurs. Quelques toubabs locaux bronzent un peu plus loin sur la plage du même nom ou bien devant le seul hôtel distant de quelques dunes. Je passe ici en fin d’après midi, après le travail, souvent.
De la plage on aperçoit au loin en regardant vers l’est, les courbes des premières dunes de sable rouge. Pas les dunes immaculées que l’on peut trouver un peu plus au nord. Celles-ci sont recouvertes de buissons épars, d’une végétation anguleuse et piquante. Elles affichent déjà à elles seules, toute la puissance de ces paysages, l’union entre la beauté et la mort. Je me suis enfoncé ces derniers jours de plusieurs centaines de kilomètres sur la route dite de l’espoir qui relie Nouakchott à Bamako au Mali. Un lacet de bitume jonché de cadavres, animaux victimes de camions pressés mais aussi des sécheresses des derniers mois. J’y suis parti plus proche du petit prince et des réalités mécaniques des spectacles automobiles qui nous offrent par procuration des images lavées de la réalité. J’en reviens avec un étrange sentiment (et quelques désagréments aussi !) que Saint Exupéry n’est qu’une fable et le nomadisme une nature mais que seule l’union de cette pureté irréelle du conte et de cette réalité impure du désert est la vraie porte qu’il faut trouver pour y être...
Avec toutes mes pensées
Vince
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