Sunday, July 17, 2005

Et vous ?

"La Terre est un jardin bordé de nuit.
Tels des aveugles nous avançons, mais sûrs de nous, fiers, cruels, consommateurs, assoiffés de profit. Modernes?
Que restera-t-il à nos enfants de cette oasis si humaine?
Seront-ils seulement là pour contempler nos méfaits ?
Verront-ils, comme nous, les fleurs, le désert, le ciel aux mille étoiles..."
Théodore Monod

"Devenir ami avec les dieux en vaut la peine, cela leur fait plaisir et ils nous emmènent alors de temps en temps dans la troisième dimension où les choses s'éclairent et se transforment en évidences limpides et efficaces, je sais de quoi je parle, je les ai souvent fréquentés ...ici et là-bas."
Bernard Moitessier

"Les mots sont impuissants à décrire certaines émotions. Les plus vrais, les mieux choisis, trahissent le plus souvent la vie. D'abord parce qu'en eux-mêmes, placés dans une phrase, ils ne font que traduire une forme particulière de l'expression, modelant à tout jamais un seul état d'esprit. Car les états d'esprit, comme les actes, varient selon l'angle sous lequel on les examine. Je me refuse à emprisonner nos actes dans le moule rigide des phrases : je veux que vivent toujours en moi telle journée magnifiée par l'éclat de ma jeunesse, telle autre fertilisée par le grain d'où germerait mon avenir, telle autre encore, bouillonnante du défi que je lançais à une Europe exténuée, et qui toutes démontrent qu'au fil des ans ma volonté d'être ce que je sois n'a fait que s'affermir."
Ella Maillart

"Vis comme tu penses si tu ne veux pas finir par penser comme tu vis"
Paul Emile Victor

"C'est la contemplation silencieuse des atlas, à plat-ventre sur le tapis, qui donne ainsi l'envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu'on y croire, aux idées qui vous y attendent..."
"Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait. "
"La dialectique de la vie nomade est faite de deux temps: s'attacher et s'arracher. On n'arrête pas de vivre ce couple de mots tout au long de la route. On a peine à quitter les amis que l'on s'est faits, mais en même temps on se réjouit de la chance qu'on a de pouvoir se promener sur cette planète. On se dit, si cette amitié doit durer, elle durera Inch'Allah. Dans la plupart des cas, elle ne dure pas.
Mais j'ai été très aidé en voyage. Il faut dire que c'est tout à fait comme dans la Grèce homérique, lorsqu' on est sur ces très mauvaises routes. On prend son temps, on fait des rencontres, on se dit : tiens, il y a un remarquable joueur de cithare ou un cornemuseur renommé dans la province. S'il n'est pas là, on s'installe une semaine, on l'attend. Quand on l'a écouté, on a eu à peu près ce que la région pouvait vous donner de meilleur et quand on va plus loin, on a des choses à raconter, des musiques à faire entendre. Donc, le voyageur a lui aussi une fonction nourricière. Nous, on nous tuait de questions et moi aussi, quand j'ai voyagé seul. On n'arrive pas les mains vides, on apporte son écot."
"Ce jour-là, j'ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie s'en trouverait changée. Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'être qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr"
Nicolas Bouvier

"Amer savoir, celui qu'on tire du voyage"!
Baudelaire


Bravo aux premiers gagnants du jeu: Erwan, Tèje, Claire, Martine, Caroline, Luc, Hélène et Isabelle

Et vous ?

Amitiés
Vincent

Au fil du nomade


Chausse tes sandales
et foule le sable
qu'aucun escalve n'a piétiné
Eveille ton âme
et goûte les sources
qu'aucun papillon n'a frolées
Déploie tes pensées
vers les voies lactées
dont aucun fou n'a osé rêver
Respire le parfun des fleurs
qu'aucune abeille n'a courtisées
Ecarte-toi des écoles et des dogmes
Les mystères du silence
que le vent démêle dans tes oreilles
te suffisent
Eloigne-toi des marchés et des hommes
et imagine la foire des étoiles
où Orion tend son épée
où sourient les Pléiades
autour des flammes de la lune
où pas un phénicien n'a laissé ses traces
Plante ta tente dans les horozons
où aucune autruche n'a songé à cacher ses oeufs
Si tu veux te réveiller libre
comme un faucon qui plane dans les cieux
l'existance et le néant suspendus
à ses ailes
la vie la mort
Hawad, Caravane de la soif, traduit du Touareg aux Editions Edisud.
Fin du 21éme mois passé en Mauritanie.